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Tableau : Baptême du Christ

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Urgons

Ce tableau fut exécuté par le peintre d'origine bordelaise (mais installé à Gaujacq, près d'Hagetmau) Léonard Fortuné (Bordeaux, 1839 - Pau, 1906) en 1874, la même année que La Sainte Famille à Nazareth, et un an après La Charité de saint Martin, première contribution de l'artiste au décor de l'église d'Urgons - la série comprend également un Christ en croix signé d'Alexandre Fortuné, probablement un parent de Léonard. Celui-ci a travaillé pour plusieurs autres églises proches d'Urgons, tant pour des tableaux (Lauret) que pour des peintures murales (Arboucave, Lacajunte, Philondenx, Vielle-Tursan), ces dernières aujourd'hui disparues pour la plupart.

Comme la plupart des œuvres de Fortuné, la toile dérive d'une gravure allemande de l'école nazaréenne, en l'occurrence une lithographie d'Heinrich Nüsser (1822-1883) d'après le peintre Carl Müller (1818-1893), éditée en 1849 par August Wilhelm Schulgen. Cette composition très populaire fut copiée à de nombreuses reprises par les peintres (les décorateurs Augier et Millet à l'église Saint-Bruno de Bordeaux en 1889, réf. IM33002135) et les verriers français (par exemple le Bordelais Gustave-Pierre Dagrant pour le carton de plusieurs de ses verrières, dont une, datée 1868, à l'église de Sort-en-Chalosse). Elle fut l'un des modèles favoris de Fortuné, qui s'en servit au moins trois ou quatre autres fois, pour des tableaux de petit format à Saint-Martin de Caupenne et à Toulouzette et en 1894 pour son décor de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Sauvagnon (Pyrénées-Atlantiques). Une dernière copie, plus sommaire, est conservée à l'église de Pimbo dans le même canton de Geaune. La version d'Urgons, la plus ancienne et la plus soignée de toutes, présente aussi quelques variantes avec son modèle et avec ses déclinaisons suivantes : la présence de deux anges tenant les vêtements de Jésus, détail emprunté à une autre gravure allemande à succès, le Baptême du Christ de Julius Schnorr von Carolsfeld (1794-1872), parue dans Die Bibel in Bildern (Leipzig, 1860, planche 175).

La toile est mentionnée sous le n° 47 dans l'inventaire de mars 1906 : "tableau représentant le baptême du Christ. Signé Léonard Fortuné -10".

Les églises de Nieul-sur-l'Autise (Vendée), de Montfarville (Manche) et de Saint-Loup-des-Vignes (Loiret) possèdent d'autres copies du même modèle, les deux dernières exécutées respectivement par les peintres Guillaume Fouace en 1879 et François Laloue en 1864 ; celle de Saint-Loup présente une composition plus développée (avec la figure de Dieu le Père sortant des nues).

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle
Dates

1874, porte la date
Stade de création copie interprétée d'estampe
Auteurs Auteur : Fortuné Léonard

Louis Léonard Fortuné (dit Fortuni), peintre-décorateur né à Bordeaux le 14 février 1839, fils du boulanger Hippolyte ("Hypolite") Fortuné (Bordeaux, 1808-1863), enfant trouvé, et de Marie dite Célina Laporte (Castres-Gironde, 1815 - Bordeaux, après 1872), et frère ainé de Louis Léonard Charles Fortuné (1855-1928), également peintre-décorateur (à Arcachon). Léonard Fortuné épousa en premières noces à Gaujacq (Landes), le 8 octobre 1872, Catherine Marie Soubeste (Poyanne, 30 octobre 1850 - Lagelouse, Gaujacq, 9 août 1878), institutrice, fille d'Alexandre Soubeste, instituteur, et de Catherine Géral, dont il eut deux enfants, Blanche Olympe Fernande (1873-1873) et Auguste Maurice (1876), tous deux nés à Gaujacq (source : Geneanet). Le peintre habita d'abord à Gaujacq (au lieu-dit Lagelouse), lieu de résidence de sa première femme, puis s'installa à Uzein (Basses-Pyrénées), à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Pau, sans doute à l'occasion de son remariage avec Honorine Sarrailh. Il mourut à l'hospice de Pau (cours Bosquet) le 7 janvier 1906 à onze heures (AD Pyrénées-Atlantiques, Pau, décès, 1903-1908, n° 25 ; L'Indépendant des Pyrénées, 9 janvier 1906, p. 3). Actif dans la région de Lescar, dans le Vic-Bilh et le sud-est des Landes entre 1866 et 1902 au moins (dates d'activité attestées), il a laissé des peintures dans seize églises des actuelles Pyrénées-Atlantiques, ainsi que dans neuf églises des Landes au moins : Lacajunte (1866 ?), Saint-Loubouer (1866, détruit), Hauriet (1866-1867, détruit), Caupenne (1869-1870), Urgons (1873-1874), Vielle-Tursan (1873-1874), Mant (1878), Baigts (1879) et Poudenx (1880). Pour les travaux bien documentés de Vielle-Tursan, il employa le peintre Dupouy, de Saint-Sever (peut-être un collaborateur régulier), pour la préparation des murs (deux couches à l'huile).

, peintre (attribution par analyse stylistique)
Afig : Müller Karl ou Carl

Peintre nazaréen, membre de l’École de Düsseldorf, né à Darmstadt le 29 octobre 1818, mort à Bad Neuenahr le 15 août 1893. Fils du peintre de cour Franz Hubert Müller et frère des peintres Andreas et Constantin Müller, avec qui il étudia à l'Académie d'art de Düsseldorf, auprès, notamment, de Friedrich Wilhelm von Schadow. Séjournant à Rome de 1840 à 1842, il y rencontra Peter von Cornelius et Friedrich Overbeck, puis voyagea en Toscane et en Ombrie. De 1844 à 1850, il travailla aux côtés d'Ernst Deger et Franz Ittenbach à l'église Saint-Apollinaire de Remagen, chef-d'oeuvre de l'école de Düsseldorf.

, peintre
Afig : Nüsser Heinrich

Graveur né à Düsseldorf en 1821 et mort dans la même ville le 19 juin 1883 ; élève entre 1837 et 1850 de Josef Wintergerst, Rudolf Wiegmann et Joseph von Keller à la Kunstakademie de Düsseldorf. Il travailla pour le Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, association d'artistes et de professeurs basée à Düsseldorf, et grava notamment d'après Friedrich Overbeck et Rudolf Jordan.

, graveur
Afig : Schnorr von Carolsfeld Julius

Julius (prénom usuel) Veit Hans Schnorr von Carolsfeld, né à le 26 mars 1794 à Leipzig et mort à Munich le 24 mai 1872, peintre et graveur du mouvement nazaréen. Fils et élève du peintre Veit Hanns Schnorr von Carolsfeld (1764-1841) et frère cadet des peintres Ludwig Ferdinand (1788-1853) et Eduard Schnorr von Carolsfeld (1790-1819). Élève à l'Académie des beaux-arts de Vienne en 1811, puis travaille à Rome et à Munich pour Louis Ier de Bavière, qui le nomme professeur à l'Académie des beaux-arts de Munich en 1827. Professeur à l'École supérieure des beaux-arts de Dresde en 1846, il y dirige également la Gemäldegalerie Alte Meister. De son mariage (en 1827) avec Marie Heller, belle-fille du peintre Ferdinand Olivier, il eut trois filles et six fils, dont le ténor Ludwig Schnorr, futur créateur du rôle-titre dans le Tristan de Wagner.

, graveur
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Toile en deux lés (couture verticale au centre), à tissage serré et régulier et préparation blanche, clouée sur la rive d'un châssis simple (sans montant ni traverse médians) ; cadre en bois mouluré et peint à la bronzine (sur une dorure d'origine à la mixtion).

Catégories

peinture

Structures
  1. , rectangulaire vertical
Matériaux

  1. Matériau principal : toile

    Mise en oeuvre : en plusieurs lés

    Techniques : peinture à l'huile

  2. Matériau principal : bois

    Techniques : mouluré, peint faux or
Dimensions

  1. Type de mesure : h

    Valeur : 228

    Précision sur la mesure : hauteur à l'ouverture du cadre

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 153

    Précision sur la mesure : largeur à l'ouverture du cadre

  3. Type de mesure : la

    Valeur : 10

    Précision sur la mesure : largeur des montants et traverses du cadre
Iconographie

  1. Thèmes : Baptême du Christ, Saint-Esprit, colombe, ange

  2. Caractère général : fond de paysage

    Thèmes : Jourdain, montagne

Précision sur l'iconographie :

Au premier plan, saint Jean, vêtu de sa mélote et d'un manteau jaune, baptise le Christ debout, bras croisés sur la poitrine, drapé dans une robe rouge dégagée sur les épaules ; planant au-dessus du groupe, la colombe du Saint-Esprit dans une gloire dorée ; à l'arrière-plan, agenouillés sur la rive du Jourdain, deux anges en dalmatique gardent les autres vêtements de Jésus ; fond de paysage avec lever de soleil.
Inscriptions et marques
  • signature, peint
  • date, peint
  • inscription, latin, peint

Signature et date (peinte en blanc dans l'angle inférieur gauche) : L. Fortuné 1874. Inscription (peinte sur l'oriflamme de la croix de Jean-Baptiste) : ECCE AGNUS DE[I].
État de conservation

Encrassement, vernis jauni.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Urgons

Milieu d'implantation: en village

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